Cherche à manger...ça vous étonne ? ^^

Narumi errait dans les couloirs, telle une ombre. Personne d'autre ne venait. C'était peut-être interdit. Mais la délinquante s'en fichait un oeu, et elle avança presque automatiquement vers la cuisine. Elle ne s'était pas changée, sa combinaison était encore sur elle, et Garina s'aggripait comme elle le pouvait à ses cheveux. tiens, la porte était entrbaîllée. n cherchant pas plus loin, la jeune fille entra et se dirigea immédiatement vers le congélatur, l'ouvrit, et prit un pack de glace à la framboise. Elle referma le conteneur, et sa main partit pour essayer d'ouvrir un tiroir. Mais une personne en bloquait l'accés, juste en face de la japonaise. Narumi poussa un soupir. Et si c'était un pion, ou la directrice ? La blonde releva la tête et s'aperçut qu'une fille, pas plus grane qu'elle, était apparement affamée. D'ailleurs, son ventre confirma que l'hypothése était juste par un grognement. Narumi regarda longtemps l'autre fille dans les yeux, avant de se décider à parler, toujours neutre et sans expression.

Bonjour ... Est-ce que je pourrais prendre une petite cuillère, s'il-te-plaît ?

La souris, elle, commençait à couinr, comme d'habitude.

Namika était entrain de bloquer l'accès à quelque chose. Un tirroir plus précisèment et le pire était qu'elle ne s'en rendait même pas compte. Mais elle ne le pouvait pas puisqu'elle s'était mise en tête de trouver quelque chose à manger dans cette cuisine car son estomac en avait franchement besoin. Seulement Namika n'avait pas entendu que quelqu'un était entré, voulant sûrement manger quelque chose aussi.

Lorsqu'une voix, d'origine féminine demanda si elle pouvait avoir une cuillère, Namika sursauta, se retourna et vit une jeune fille pas plus grande qu'elle avec de longs cheveux.
Namika cligna des yeux durant une seconde, et répondit:

-Ah oui, bien sûr ! Attend, je t'en donne une.

Namika se retourna, ouvrit le tirroir dont elle bloquait l'accès et en sortit une petite cuillère en argent, qui scintillait sous un rayon du soleil.

-Tiens voilà !

Puis, la jeune fille tourna les yeux en direction du congèlateur qui venait d'être ouvert par l'autre jeune fille et demanda:

-Tu sais s'il y a quelque chose de bon dans cette cuisine, par hasard ? J'ai peu faim et je ne trouve rien.

Narumi saisit la cuillère délicatement, puis murmura un merci. Elle partit s'assoir sur une des tables, car, pour une raison inconnue, il n'y avait pas de chaises. Ouvrant le paquet de glace, elle y plongea sa cuillère t commença à manger, savourant. Elle n'avait pas l'habitude de ce genre de plaisirs, donc, autant en porfiter quand on en avait sous la main. Garina, sur l'épaule, réclamait elle aussi de la nourriture. Narumi attrapa du pain sec, et en tendit un morceau à la souris qui se débroulla pour le reste.

Oui, il doit bien y avoir quelque chose. J'ai cru voir un autre pack de glace, si tu veux.

Narumi observa un peu mieux la jeune fille, debout à quelques mètres. Elles n'étaient pas bien différentes, hormis la couleur des yeux et la longueur des cheveux. On aurait presque pu voir des clones. La yankee se demanda même si elles pouvaient être soeurs,mais chassa cette idée. Son imagination était trop féconde ...

Narumi, et toi ?

Pour une fois, la jeune fille demandait un nom. Elle était bien timide, d'habitude, ça n'arrangeait donc pas les choses, mais si elle faisait ses étuds ici, autant se faire des amis par la même occasion.

Namika sourit en entendant la réponse de la jeune fille. De la glace avait-elle dit ? Ce n'était pas la nourriture préferée de Namika mais, puisqu'il ne semblait pas y avoir quelque chose d'autre dans cette cuisine, elle n'allait pas faire la difficile. Elle répondit tranquillement par un merci et se tourna vers le réfrigèrateur. Après avoir ouvert la porte, la jeune fille prit une boîte en carton froide qui devait contenir de la glace à l'intérieur.

Namika vérifia rapidement s'il en restait et déposa le couvercle sur la table avant de prendre une cuillière dans le même tirroir qu'elle avait ouvert il y avait quelques instants pour en donner une à l'autre jeune fille.

Finallement, Namika s'assit également sur la table, à coté de la jeune fille et répondit à sa question:

-Moi, c'est Namika. Namika Nakamura. J'ai 16 ans et toi ?

En attendant la réponse, Namika planta sa cuillère dans la glace et la mit dans la bouche.

Namika s'était assise près de Narumi, mais celle-ci ne bougea pas, imperturbable. Elle regarda dans le vide, avant de répondre à la question de la jeune fille.

De même, j'ai seize ans.

Garina s'agita, et finalement sauta sur l'épaule de Namika pour l'inspecter. Narumi resta stupéfaite un moment, avant de récupérer le rongeur précipitement.

Excuse-la ... Elle a tendance à un peu trop s'emballer, parfois ...

La jeune fille devint rouge de confusion. elle savai pertinnement que certaines filles ne pouvaient pas voir une souris ou un rat en peinture ...

Merci.

Narumi esquissa un vague sourire. Ils devenaient de moins et moins rares, en ce moment. Maintenant, la jeune fille vivait dans un contexte à peu près sain, même si de temps en temps, elle retombait sur des "guerrières". Elle était bonne au combat, sans se vanter, et elle connaissait parfaitement ses limites. La blonde reposa Garina sur l'épaule de Namika. La souris leva son museau vers le visage de la jeune fille.

Ça fait longtemps que tu es ici ?

[HRPG: Hop, on reprend, si ça te dérange pas, bien sûr ...]

Narumi remarqua que Namika observait, bieveillante,Garina. Le rongeur avait approché sun museau de son cou, et ses moustaches fébriles touchaient la peau.

Garina, n'importune pas les gens !

La souris s'écarta aussitôt de la nuque de Namika, comme si elle avait parfaitement compris, et retourna sur son épaule, où elle réclama un bout de pain à sa nouvelle amie.

Moi ? Ça doit faire deux semaines ... À tout casser.

Deux semaines. Oui, c'était vraiment court, mais maintenant, elle se sentait bien, ici.

[Non, quelle question ]

Namika sentit soudain quelque chose qui frôlait son cou. Mais l'anxiété laissa bientôt place à l'amusement en sentant que c'étaient les moustaches de la souris de Narumi qui la chatouillait. Namika laisse échapper un petit rire alors que la maîtresse de l'animal le réprimandait. Et aussitôt la souris s'écarta, ayant sûremment parfaitement compris ce qu'on lui avait ordonnée de faire.

*Waouh ! Cette souris est bien dressée, on dirait*

Puis Narumi répondit qu'elle était là depuis deux semaines. Aussi peu de temps ? Elle était toute fraîche, si on pouvait dire...Namika se demanda comment elle vivait ce grand changement et se perdit de poser la question à la jeune fille:

-Et ça pour le moment ? Parce que c'est quand même une grande différence si on a jamais eu l'habitude auparavant de ne plus voir ses parents chaque jour, par exemple.

Narumi fut étonnée de la réaction de Namika. N'imprte quelle fille aurait pris ses jambes à son cou en sentant une souris la chatouiller, alors bon.

Ses muscles se tendirent lorsqu'elle entendit la question de la jeune fille. La cuillère plantée dans la glace, immobile, Narumi ne disait rien. Devait-elle raconter sa vie ? On la prendrait sûrement pour une débauchée. Et puis, elle pouvait aussi faire pitié. Elle vait commis tant d'actes ignobles, quand elle y repensait, elle en avait la nausée. Ce n'étai pas pour autant qu'elle arrêterait de combattre, ça non, et elle n'avait pas peur du regard des autres, mais plutôt qu'on la déteste, qu'elle soit rejetée.

Namika était ce genre de fille à qui vous faites confiance rien qu'en la voyant. Narumi releva la tête et fixa un tuyau qui se baladait sur le mur.

C'est simple, en fait ... Je n'ai pas de parents. Les filles d'un gang m'ont élevée, dans la rue. À leurs manières, tu t'en doutes. Il y a un an environ, je m'en suis séparée. J'ai pas mal traîné, au final, j'ai fini ici. C'est peut-être mieux, après tout. Je ne suis jamais allée à l'école, c'est aussi pour ça que je ne suis pas très disciplinée, ce sont ces yakuzas qui m'ont appris tout ce que je sais, me battre, lire, écrire ... Mais j'en avais assez. Quand je leur ai dit que je les laissais, elles m'ont frappée, beaucoup frappé. Quand tu y es, tu y restes, c'est comme ça. Bon, je m'en suis sorti, mais par chance, on va dire.

Narumi se tourna, pour montrer son dos, et écarta ses cheveux.

Tu vois, là ? C'est la seule cicatrice que j'ai, elle date de ce moment. Encore aujourd'hui, ça m'arrive de les croiser.

Le regard vide, et sa voix monotone n'avaient pas quittée Narumi. Sa blessure n'était pas seulement physique, mais aussi morale. Elle voulait s'intégrer à la société, pas rester en plan, comme ces anciennes mauvaises fréquentations.

Voilà, tu sais à peu près tout. Tu as le droit de me prendre pour une cinglée, maintenant. Tu es la seule à qui j'ai raconté ça. Et toi, tu as eu du mal à t'y faire, ici ?

Quel soulagement ! Narumi se sentait un peu mieux. Quand on raconte ses problèmes à quelqu'un, on a comme l'impression d'être mieux compris, mieux accepté.

Durant tout le temps ou Narumi avait raconté son histoire, Namika était restée muette, figée sur le rebord de la table, les jambes balantes. Le récit de cette fille était tellement...suprenant que Namika serait sûremment tombée par terre si la table ne s'était pas trouvée sous ses jambes à l'heure qu'il est.

Luttant contre les larmes qui s'emparait de ses yeux, la blonde tourna la tête pour regarder la cicatrice que voulait lui montrer Narumi. Un trait rouge foncé lui barrait le dos, entièrement caché aux yeux des gens si la jeune fille n'avait pas écarté ses cheveux. La douleur avait dû être immense sur le moment. Une douleur qui ne s'effacerait pas de sa peau avant des années et qui, dans son coeur, resterait certainement à jamais.

*Ca va aller, Narumi. Tout est terminé maintenant et tu vas te plaire ici, j'en suis sûre.*

Namika n'avait pas trouvé la forçe de prononcé ces paroles à voix haute mais espérait que sa forçe de pensée serait assez forte pour les transmettre quand même à la jeune fille assise à coté d'elle. Namika respira lentement et les larmes s'atténuèrent. Elle étourna la tête et fixa obstinément le bas d'une armoire contre le mur d'en face. Un mince trait étira sa bouche avant qu'elle ne réponde à la question de Narumi.

-Moi ? Non, on peut dire que ça a même été parfaitement bien. Et j'aurais dû plus m'en réjouir, sachant que cela n'est pas courant pour tout le monde. Simplement, je n'ai pas réalisé la chance que j'avais...

*Un fois de plus.*

-...et ma vie s'est contentée de suivre tranquillement son cours dans un endroit nouveau.

Namika avait repensé à sa vie avant d'être allée en Chine, là-bas, la misère ne quitte pas d'une semelle certain. La jeune fille, elle, ayant vécu dans un environement aisé à Tokyo, n'avait pu s'en rendre compte qu'une fois arrivée dans le pays. Depuis, elle croyait avoir compris la chance qu'elle avait de vivre normalement tout en sachant que d'autres auraient préferés ne jamais naître si c'était pour avoir leur genre d'existence. Mais elle se trompait, elle croyait tout savoir alors que le contraire venait d'être prouvé et le moment ou Namika les comprendrait n'était pas près d'arriver.

Narumi eut juste le temps d'apercevoir, en se retournant, les yeux voilés de Namika. Cela toucha profondément la jeune fille, qui finit le petit reste de glace, contente, sans le montrer, d'avoir été comprise et acceptée telle quelle. Elle espérait à présent que Namika ne s'éloignerait pas, mais la connaissant un peu mieux, elle pouvait d'ores-et-déjà prévoir que ce ne serait pas sans une raison moins absurde que son passé. La cuillère de Narumi heurta le plastique du pack.

*Déjà ... ?*

Elle avait du mal à croire qu'elle venait de manger tout cela. D'habitude, elle se contentait de peu de choses. De là où elle était assise, elle jeta la cuillère dans un bac fait pour la vaisselle, et balança le pack vide dans une poubelle non loin, toujours avec son air désinvolte et neutre.

Bingo.

Elle tourna la tête vers Namika. Elle l'avait écoutée pendant qu'elle parlait, malgré qu'elle n'en ait pas eu l'air.

Eh ... Je sens des ondes négatives, de ce côté-là ... Oui, juste ici.

Narumi plaça sa main sur la tête de Namika, et l'ébouriffa.

Ya quelque chose qui te chiffone ?

La jeune fille avait toujours été ultra-protectrice. À père avare, fils prodigue, comme on dit. Maintenant, elle tenait à certaines personnes, pace-qu'elles connaissaient son secret, mais aussi et surtout parce-qu'elle ne voulait plus être seule.