Une voiture s'arrêta devant le portail du pensionnat. La voiture était grande, noire, un peu comme une limousine, les vitres teintées. On aurait dit l'arrivée d'un chef d'état. Heureusement Irinushka n'était pas vaniteuse, loin de là. Mais elle s'amusait à prendre de haut les gens qui la servaient.
" Bien. Ce doit être ça, le pensionnat Yuuuukiiiiiii " dit-elle avec ironie et dédain. " Et bien, qu'attendez-vous? Ouvrez la portière, plus vite ! Mais quels serviteurs de ... oui. Oui, je sais ... "
Elle se faisait sermoner par sa mère, qui l'avait accompagnée. Dernières recommandations. Tu n'oublies pas ta valise, tu reste gentille et agréable, tu n'es pas méchante avec les autres, et tu reste à disposition pour ceux qui en ont besoin.
" Oui Mère, je sais. Je ne suis plus une enfant ! J'ai grandi, tu sais. "
" Pour moi tu sera toujours ma petite fille ! "
Quelques adieux rapides. Un homme avait ouvert la portière et s'impatientait, avec un large sourire d'hypocrite. La jeune fille descendit de la limousine, on aurait dit une véritable princesse... Elle était habillée en blanc, avec une longue robe magnifique, avec une coiffure superbe, mais compliquée, et des bijoux en-veux-tu-en-voilà. Bref, le bonheur d'être riche, quoi. Elle fit descendre ses bagages, et les emmena devant ce qui semblait être l'entrée du pensionnat. D'un geste de la main, elle fit partir le serviteur, et fit un petit signe à sa mère pour lui dire aurevoir. Un an à passer ici, tout au plus. Un vrai calvaire.
Irinushka ouvrit la porte, lentement, et, reprenant son âme d'enfant, loin de ses parents et de ses serviteurs, dit d'une voix timide :
" Excusez-moi, il y a quelqu'un ? "
Bon, petit problème technique, Irinushka ne parlait presque que le russe. Donc se faire comprendre serait un grave problème. La seule langue qu'elle connaissait, était celle de ce pays, elle avait appris les bases et les rudiments, tel que "bonjour" "merci" "aurevoir" "s'il vous plait" et autres choses en tout genre, qu'il y avait dans un dictionnaire de poche. Elle se repris, et prononça sa phrase dans la bonne langue, espérant voir arriver quelqu'un, de tout son coeur.